A première-vue l’essor des trottinettes électriques en libre-service apparaît comme l’une des solutions idéales pour des déplacements plus éco-responsables.

Toutefois, en regardant de plus près, cela ne semble pas aussi évident…

Quelle empreinte carbone ?

Les chercheuses Anne de Bortoli et Zoi Christorofou ont étudié l’impact environnemental des trottinettes électriques en libre-service dans la ville de Paris sur l’année 2019 et le moins qu’on puisse dire est que ce n’est pas positif.

En effet, près de 13 000 tonnes de CO2 ont été rejetés sur la période étudiée, ce qui équivaut aux émissions annuelles en dioxyde de carbone de 16 000 français.


Pourquoi un tel bilan carbone ? 

Tout d’abord, selon Anne de Bortoli « une trottinette électrique émet 109 g de CO2 au km, soit deux fois moins que le passager d’une voiture (200 g), mais près de 100 fois plus que les transports en commun (8 à 10 g) ou qu’un vélo (15 g) ».

La première explication est que bien souvent les utilisateurs choisissent la trottinette électrique en libre-service pour remplacer des modes de transports plus durables tel que le métro.

Deuxièmement, le mode de fonctionnement des trottinettes en libre-service contribuent à ces mauvais résultats. Effectivement, bien souvent la collecte de ces engins pour effectuer leur recharge et les redéployer dans les endroits stratégiques, se fait avec des véhicules thermiques, ce, qui représente presque 43% de l’impact environnemental général du véhicule.

Enfin, la durée de vie des engins en libre-service est assez faible du fait de leur utilisation intensive et pas forcément toujours soigneuse. Toutefois, selon Anne Aguiléra, chercheuse à l’Université Gustave-Eiffel, ce point est en train d’évoluer et « leur durée de vie qui n’était que d’un à deux mois à leurs débuts » est aujourd’hui « de un à deux ans ».

Comment inverser la donne ?

Certaines municipalités comme Paris, Lyon ou Marseille ont pris le sujet en main afin de limiter ces effets.  En effet, dans ces villes, le nombre d’opérateurs a été restreint et donc le nombre d’engins limités (5 000 pour Paris contre 4 000 pour les villes de Lyon et de Marseille), des zones de stationnement réglementées ont été créées, la vitesse a été réduite et est désormais contrôlée, les déplacements sont limités près des points sensibles, comme aux bords des points d’eau pour limiter les actes de vandalisme.

Toutes ses mesures permettent d’allonger l’espérance de vie des engins proposés en libre-service, réduisant de ce fait leur empreinte carbone.

Toutefois, investir dans une trottinette électrique personnelle reste la meilleure option pour allier confort et écologie.

Par rapport à leurs cousines, les trottinettes électriques personnelles permettent d’alléger les émissions. Selon une étude publiée par Elsevier, une trottinette électrique personnelle dégage 42 g de CO2 par km, soit plus de deux fois moins que celles en free-floating. Cela s’explique notamment par l’absence du service de ramassage et également de leur meilleur entretien par leurs propriétaires. La durée de vie est effectivement deux fois plus élevée pour ces derniers.

Peut mieux faire donc pour la trottinette électrique en libre service. Toutefois, ça reste une bonne porte d’entrée pour s’essayer à des nouveaux modes de transport et faire l’acquisition par la suite de son propre engin, plus respectueux de l’environnement. En france, 63,% des utilisateurs possèdent leur propre véhicule, contre 37% d’utilisateurs de solutions en libre-service.

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